22/04/2013

Le défi alimentaire de l'Afrique à l'aune de ses ressources en eau

Le
Centre français d’analyse stratégique – CAS (services du Premier
ministre), publie deux études commandées auprès de BRL
Ingénierie sur le thème de l’eau dont l’une consacrée à l’Afrique
"Ressources en eau, production agricole et sécurité alimentaire à
l’horizon 2030 sur la rive sud de la Méditerranée et en Afrique
subsaharienne".

À l’horizon 2030, l’augmentation de la population,
l’urbanisation croissante et les modifications des habitudes
alimentaires en Afrique devraient conduire à une forte augmentation des
besoins alimentaires. L’augmentation de la variabilité des ressources en
eau dans le temps et dans l’espace ainsi que de la fréquence
d’évènements climatiques extrêmes, dus au changement climatique,
constitueront un défi important à relever pour les États africains du
fait de leur impact sur la disponibilité des ressources en eau et donc
sur les rendements agricoles.

Le quatrième rapport du Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) paru en
2007 soulignait que, à l’avenir, la production agricole et l’accès à la
nourriture pourraient être sérieusement compromis par la variabilité et
l’évolution du climat et que, dans certains pays, le rendement agricole
dépendant de l’irrigation par les eaux pluviales pourrait diminuer de 50
% dès 2020. De fait, à l’horizon 2030, la population africaine, qui a
quadruplé entre 1950 et 2010, devrait encore augmenter de moitié,
passant ainsi de 15 % à près de 20 % de la population mondiale. Ajouté à
une urbanisation croissante et à des habitudes alimentaires en forte
évolution sur le continent africain, cet accroissement démographique
devrait conduire à une importante augmentation des besoins alimentaires.
Simultanément, le changement climatique provoquera une plus grande
variabilité des disponibilités en eau et aura donc un impact non
négligeable sur les rendements agricoles.

Dans ce contexte, si les
tendances actuelles se poursuivent, le continent africain ne pourra pas
nourrir l’ensemble de sa population sans recourir aux importations. En
Afrique du Nord, le développement de l’agriculture devrait être
principalement freiné par les limites du potentiel cultivable et la
faiblesse des ressources en eau. En Afrique subsaharienne, malgré la
disponibilité de terres et de ressources en eau, le rythme de la
croissance démographique ainsi que les verrous économiques constitueront
des freins importants à une autosuffisance alimentaire.

La
production agricole de l’Afrique et, par extension, sa capacité à
nourrir sa population, dépendront en grande partie des politiques
agricoles, énergétiques et foncières que mettront en œuvre les
gouvernements africains. Elles seront également conditionnées par les
moyens que les institutions internationales (gouvernementales et non
gouvernementales) pourront mobiliser en faveur des petits paysans et des
différentes formes d’agriculture et d’irrigation qu’ils pratiquent.
Dans ce cadre, la recherche de systèmes de culture mieux adaptés à leur
environnement issus de l’agriculture de conservation, le développement
d’une irrigation plus efficiente, l'essor de systèmes mixtes
d’exploitation agricole conciliant cultures intensives et vivrières et
la limitation dans le temps des baux confiés à des investisseurs privés
constituent autant de pistes à explorer.

pdf Le défi alimentaire de l'Afrique à l'aune de ses ressources en eau, note d'analyse, CAS, 12 pages
pdf
Ressources en eau, production agricole et sécurité alimentaire à
l'horizon 2030 – Rives sud de la Méditerranée et Afrique subsaharienne, é
tude BRL pour le Centre d'analyse stratégique, 132 pages